Interview du 15 septembre 2022 dans Sydologie, le magazine de la veille pédagogique.
En cette période de rentrée scolaire, nous partons à la découverte de l’Alter École qui fête cette année ses 10 ans d’existence. Depuis 2012, ce lycée, situé à Clavier dans la province de Liège, mise sur l’autogestion et l’autonomie pour redonner aux élèves l’envie d’apprendre. Rencontre avec Justine Gérard, une des coordinatrices de l’école, également professeur de sciences sociales.
Pouvez-vous nous présenter le projet de l’Alter École en quelques mots ?
Justine Gérard : L’Alter École est une école alternative qui dispense des enseignements classiques, tout en proposant une expérience pédagogique différente
de l’école traditionnelle. C’est un projet pilote, intégré au réseau organisé par la fédération Wallonie Bruxelles Enseignement. Pilote, car son organisation, son fonctionnement, ses
méthodes d’enseignement… permettent de questionner le système scolaire classique et de fixer un cadre institutionnel pour d’autres initiatives alternatives.
Comment l’école est-elle financée ?
J.G : Nous sommes une école publique, il n’y a donc pas de frais d’inscription. La fédération Wallonie-Bruxelles Enseignement nous verse chaque
année des subventions et met à notre disposition des bâtiments.
Parlez-nous de vos élèves…
J.G : Le lycée accueille une soixantaine d’élèves âgés de 13 à 22 ans, de la 3e à la 6e année de l’enseignement secondaire belge. En France, cela équivaut aux
classes de la 3e à la terminale. Certains élèves intègrent l’Alter École, car ils veulent apprendre autrement, dans un cadre différent, d’autres viennent, car ils ne trouvent pas leur
place dans le système scolaire classique et ils ont perdu le goût d’apprendre (redoublement, décrochage, phobie scolaire, etc.).
Comment les sélectionnez-vous ?
J.G : Il n’y a pas de sélection : chaque année, nous organisons une journée portes ouvertes, les élèves intéressés peuvent se pré-inscrire et même
venir passer 3 jours à l’école pour s’imprégner. L’école fait face à une demande importante de la part d’élèves : quand nous avons trop de demandes par rapport au nombre de places disponibles,
nous procédons à un tirage au sort.
Comment se compose l’équipe éducative ?
J.G : Nous sommes une équipe de 12 personnes, 11 enseignants dont 2 coordinateurs, et un éducateur. En tant que coordinatrice, mon rôle est
multiple : gestion de l’équipe éducative, formation, organisation du quotidien, suivi des élèves en difficultés…
Quelle est la particularité du projet pédagogique de l’Alter École par rapport à une école traditionnelle ?
J.G : Notre projet pédagogique repose sur différents piliers, comme :
Votre fonctionnement a l’air aussi très atypique, dites-nous en plus !
J.G : D’abord, l’école est gérée conjointement par les membres de l’équipe éducative et les élèves : des groupes s’occupent ainsi de la cuisine, de
l’entretien des bâtiments, du jardin, du potager, des tâches administratives… Les élèves peuvent également prendre toutes sortes de responsabilités, comme faire partie de la cellule médiation
pour résoudre les conflits. Enfin, ils font l’apprentissage de la citoyenneté car, deux fois par mois, nous organisons une réunion appelée « agora » pour traiter des problèmes
rencontrés par le groupe, réfléchir à de nouveaux projets, organiser des évènements…
Quelles sont les perspectives de l’école ?
J.G : Nous avons le projet d’ouvrir pour la rentrée 2023 une première et une deuxième année secondaire générale, ce qui impliquerait d’accueillir une trentaine
d’élèves en plus. Pour le moment, nous avons mis en place un sondage sur notre site internet pour évaluer combien de familles seraient intéressées pour inscrire leurs enfants.
Il y a actuellement une véritable dynamique d’ouverture d’écoles à pédagogies actives et alternatives en Belgique, nous souhaitons que l’école profite de cet essor et c’est déjà
le cas, car des professeurs demandent à venir visiter l’école pour voir comment on y enseigne.
https://sydologie.com/2022/09/a-la-decouverte-de-lalter-ecole/
Après trois années de repérage, d'écriture, de tournage et de montage, le film "La mauvaise herbe" de Gaëtan Leboutte a fait son apparition sur les écrans : il a été projeté fin août 2020 aux Grignoux, début septembre 2020 au Centre Culturel de Ciney, le 14 novembre 2020 au Centre Culturel d'Eghezée, le 19 novembre 2022 au cinéma Vendôme dans le cadre du Mois du Doc 2022 et le 28 septembre à la maison médical du quartier des Arsouilles à Namur.
Ce n'est pas un film frontal sur l'Alter Ecole, mais on peut y suivre deux ados qui se construisent, qui deviennent des citoyens.
Interview du réalisateur Gaëtan Leboutte du 23 novembre 2020 sur La Première dans "Entrez sans frapper"
EducaTube rassemble des contenus multimédias à vocation éducative réalisés par des acteurs de l'éducation. En 2013, nous avons été primé dans la catégorie documentaire dans le cadre d'un concours vidéo organisé par le CAV de Liège : "Comment se rendre à l'Alter Ecole ?"
Le projet "Au delà des murs" en 2016 (mené grâce au décret "Culture-Ecole") a été une grande aventure. Nous avons collaboré avec l'asbl Atelier rock, l'Atelier(s) des Avins et le Centre Culturel de Huy. L'idée était de faire tomber les murs entre les projets de l'Alter Ecole et de créer des liens entre avec les associations de la région. Au delà des techniques artistiques, nous avons vraiment appris à construire du commun ! Les prestations se sont déroulées dans les associations et au Centre Culturel de Huy mais aussi à notre Journée Portes Ouvertes. Les photos ci-jointes présentent notre prestation au Fraja en mai 2016 au Centre Culturel de Huy (Festival Rencontres Ateliers Jeunes Artistes)
La vidéo de notre concert est visible sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=24f0UHpLnAM&feature=youtu.be
En 2012, le projet "Biodibap' 2.0" qui avait pour but de valoriser la biodiversité autour des bâtiments publics a vu le jour. Nous avons collaboré avec le GAL Pays des Condruses, le Centre des Technologies Agronomiques, l'asbl Devenirs, l'entreprise d'insertion Bois Vert et l'asbl Made In Abeille.
Le terrain de l'école était un véritable désert écologique. Le projet avait donc pour but de transformer une parcelle vierge en un petit maillage écologique. Il a été pensé de manière à créer des couloirs de liaison entre différents espaces naturels (haies vives, vergers, prés fleuris, ruche). La superficie a permis de diversifier les réalisations afin de rendre l'endroit attractif pour la faune et la flore. Aussi, la vie aquatique a été favorisée par l'installation d'une mare. Tout un chantier !